<神>の一人称 : モーリス・ブランショ『至高者』をめぐって

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タイトル別名
  • Dieu a la premiere personne : sur Le Tres-Haut de Maurice Blanchot
  • 〈神〉の一人称--モーリス・ブランショ『至高者』をめぐって
  • カミ ノ イチニンショウ モーリス ブランショ シコウシャ オ メグッテ

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抄録

Cette etude est une reflexion sur la narration d'un romen de Maurice Blanchot, Le Tres-Haut (1948). Au cours de notre lecture, nous nous referons a la notion d'≪inquietude≫: nous essayons de montrer qu'il n'y a dans ce roman ni commencement ni fin, que le narrateur n'y parle pas son langage, qu'il ne peut meme etre distingue des paroles narrees, c'est-a-dire du roman lui-meme. Klossowski a fait remarquer que le nom du personnage narrateur, Henti Sorge, devait etre traduit en allemand par Heinrich Sorge, car le Sorge, ≪souci≫, est une notion heideggerienne importante: l'etre propre du Dasein, de ≪l'etre-la≫. Or vers la fin du roman, un personnage, Jeanne, appelle Henri Sorge ≪le Tres-Haut≫. Ces deux noms, Henri Sorge et le Tres-Haut, indiquent que le narrateur est Dieu comme pur souci et rappellent le caractere inquietant du nom de Dieu comme pur souci et rappellent le caractere inquietant du nom de Dieu, voire de tous les noms. Mais ≪le Tres-Haut≫ est aussi le titre du roman. D'ou une sorte d'inchainement de l'≪inquietude≫: outre le narrateur et ses paroles qui sont le roman, sont inquietees la notion d'auteur et celle de Dieu, de sorte que personne ne peut plus etre sujet de la narration. De fait, l'epigraphe se compose de deux repliques d'Henri extraites du texte a l'epigraphe se compose de deux repliques d'Henri extraites du texte a suivre, ou il est affirme sous la forme ≪je suis…≫ qu'on est un piege et la verite. Le ≪je≫ qui, a cette place, est a la fois Henri et le roman et l'epigraphe, donne un avertissement a celui qui s'apprete a parler autant qu'au lecteur. La premiere phrase du roman est aussi une sorte de citation: l'affirmation ≪j'etais un homme quelconque≫ est la reprise a l'imparfait d'une replique d'Henri. Jeanne l'a nomme ≪le Tres-Haut≫, Henri denie desesperement, mais l'exces meme de sa reaction suggere la justesse des mots de Jeanne. Tout le roman peut alors etre lu comme les parolos par lesquelles Henri se denie comme Dieu. Si ses paroles sont aussi vehementes, c'est que sans ce deni, il deviendrait Dieu transcendant, sans plus pouvoir exister comme Henri. Jeanne, au contraire, ne suppoorte pas que Dieu existe devant elle, et elle tire sur Henri. En vain, puisque la derniere phrase du roman est ce cri d'Henri: ≪Maintenant, c'est maintenant que je parle≫. L'histoire du Tres-Haut peut etre consideree comme narree a partir de cet instant, sans qu'Henri, malgre sa declaration, puisse parler son langage. Henri Sorge a passe la mort et ne survit que comme langage, il est a la fois poete et le langage de la poesie.

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